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COMPAGNONNAGE

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Le Palc se lie à une compagnie de cirque installée en région Grand-Est et particulièrement à Châlons-en-Champagne : la compagnie Kiaï, grande spécialiste du trampoline rond support acrobatique et chorégraphique.
L’intention de cette alliance réside principalement dans le désir commun de développer une présence artistique approfondie auprès des habitant.e.s Nous allons proposer plusieurs opérations en commun et ainsi alimenter l’idée de « projet de territoire » indispensable pour notre aventure de « pôle national cirque ».
Une opération est déjà en cours dans le cadre d’« olympiade culturelle » à l’Abbaye de Clairvaux depuis maintenant presque un an, elle met en œuvre des ateliers dédiés aux amateur. rice. des environs. D’autres projets sont en route, à découvrir au cours des deux années à venir.

  Cyrille Musy Compagnie Kiaï

Cyrille Musy - Compagnie Kiaï - Pulse © Compagnie Kiaï

La compagnie Kiaï est née en 2013 de la rencontre entre Cyrille Musy, directeur artistique, et Camille Talva, directrice de production. Elle centre son exploration artistique autour du trampoline rond, transformant cet élément en un agrès de cirque réinventé à chaque nouvelle création. Tantôt support d’acrobaties, de projections vidéo, tantôt instrument de musique ou œuvre plastique, le trampoline devient un module scénographique aux multiples facettes. Grâce à l’élan unique qu’il procure, la compagnie façonne un langage gestuel inédit, fusionnant la danse, l’acrobatie et la voltige en une discipline qu’elle appelle "danse rebond".
La compagnie Kiaï défend un cirque de création à la fois exigeant et populaire, prônant l’ouverture et le décloisonnement culturel et social. Elle a créé quatre spectacles pour la salle et deux pour l’espace public, pour plus de 400 représentations en France et à l’international.

kiai.fr

  Interview 2024

Comment allez-vous ? Parlez-vous de votre actualité ?
En ce moment, nous préparons la tournée de PULSE qui fera une quarantaine de représentations cet été. Un week-end par mois, la compagnie est à Bar-sur-Aube pour travailler avec 35 amateurs sur le projet "Liberté Clairvaux" ; une œuvre collective créée spécialement pour les olympiades culturelles.

Nous travaillons également sur la prochaine création LOOPS, un spectacle où je suis seul en scène avec une recherche approfondie autour du mapping vidéo. Nous serons en création au théâtre Rive Gauche en octobre prochain avant la sortie du spectacle fin novembre.
Nous travaillons également sur les différents chantiers à venir autour de notre compagnonnage avec Le Palc.

Qu’est-ce qui vous guide et vous inspire dans vos créations ?

Depuis toujours, je me laisse guider par mon amour profond pour le cirque et le plaisir que j’éprouve à le partager. D’un naturel réservé et introverti, l’art est devenu mon langage, celui qui me permet de tisser des liens. Sensible à la poésie des gestes bien plus qu’à celle des mots, je trouve dans le travail physique une forme d’expression qui me correspond. Mon processus créatif s’inspire de tout ce qui m’affecte, qu’il provienne de mes expériences personnelles, de mes interactions avec les autres, ou des transformations du monde qui nous entoure. J’ai en moi ce désir de connexions : entre la danse, l’acrobatie, la musique et la vidéo ; entre les artistes confirmés et les amateurs, entre les spectateurs des scènes nationales et ceux n’ayant jamais franchi le seuil d’un théâtre. J’aspire à créer des liens, bâtir des ponts avec l’ambition d’apporter à mon échelle un peu de douceur et d’harmonie.

Pouvez-vous nous parler de votre approche du cirque avec les autres arts dans votre travail ?

Ma formation artistique a débuté en 1994 avec une spécialisation en trampoline. Parallèlement, j’ai développé une passion pour la danse contemporaine, le hip-hop et je me suis intéressé aux différentes formes d’écriture chorégraphique. En 1996, un tournant s’est produit lorsque j’ai assisté au spectacle Le Cri du Caméléon du chorégraphe Joseph Nadj. Émerveillé par la façon dont les artistes de cirque réinventaient leurs disciplines en s’appropriant les codes de la danse, j’ai décidé de consacrer ma recherche artistique aux liens entre ces deux formes d’expression. Très rapidement, j’ai aussi exploré l’interaction entre musique live et mouvement chorégraphique. En 2021, avec la création du spectacle CROOS, j’ai commencé à travailler sur le mapping vidéo, un magnifique outil créatif qui offre la possibilité de transformer les décors, les structures et les surfaces en toiles dynamiques. Actuellement, je poursuis cette recherche avec la création de LOOPS.

Quel regard portez-vous sur le cirque aujourd’hui ?

J’ai commencé le cirque en 1989, et nous sommes maintenant en 2024. J’ai donc été à la fois témoin et acteur de l’évolution de cet art, qui occupe aujourd’hui une place importante dans le paysage culturel français. L’année 2001, baptisée Année des arts du cirque, a marqué un tournant décisif. Entre 2002 et 2005, le soutien de l’État au secteur a connu une augmentation spectaculaire : +331 % pour les compagnies et +104 % pour les pôles cirques. Des aides spécifiques ont été mises en place, telles que les résidences, l’itinérance et les aides à la création, offrant ainsi un souffle nouveau à la création artistique. Cependant, il n’a pas fallu cinq ans pour que la précarisation du secteur refasse surface et s’intensifie. Les causes sont nombreuses : moyens de production insuffisants, explosion du nombre d’artistes, covid, crise énergétique… Au cours des 20 dernières années, j’observe donc avec tristesse et inquiétude la longue et lente dégradation de mon métier.